Le
ruban est un tissu étroit, employé comme lien, bordure, ornement dans le vêtement, la parure ou l'ameublement. Il se distingue de l'étoffe par l'existence d'une lisière visible qui forme sa bordure indispensable. Le
ruban englobe, outre le beau
ruban de mode, le
ruban de décoration, les étiquettes textiles et écussons, les sangles et autres
rubans techniques, le
ruban élastique pour lingerie, la passementerie d'ameublement, le tissu à usage médical.
En raison de sa particularité, le
ruban a connu une précoce mécanisation : en effet, un métier pouvant tisser plusieurs pièces à la fois, le métier dit à la Zurichoise, est mis au point dès le XVIIe siècle. De ce fait et en raison du rôle de la mode, exigeant une grande souplesse pour s'adapter à ses caprices, la production a combiné pendant longtemps le travail à domicile dans le cadre de la Fabrique (domestic system en France mais verlagsystem en Suisse) et l'usine. À côté du
ruban de soie, il faut signaler l’importance du
ruban commun ou utilitaire en toile de lin ou en coton ou en métissé en Normandie, dans le Lieuvin, et en Belgique à Comines-Warneton.
Un bref historique
Longtemps monopole de Bâle, les métiers mécaniques sont introduits après 1772 à Saint-Étienne qui va devenir le grand centre de fabrication du
ruban de soie. En 1786, il y avait dans la région stéphanoise 15 250 métiers (2 246 seulement à Bâle) produisant pour 17 millions de francs dont près de la moitié était exportée. Après les épreuves de la Révolution et de l'Empire, l'industrie du
ruban connaît un essor très important et de 1815 à 1856, Saint-Étienne connaît un véritable âge d'or. Les Stéphanois réussissent à adapter la mécanique Jacquard au métier de
ruban et l'utilisation du métier Jacquard dans le
ruban permet de produire une plus grande variété de
rubans. En 1846, le chiffre d'affaire de Saint-Étienne est de 46 millions de francs contre 20 millions pour sa grande rivale Bâle. Entre 1857 et 1866, une grave crise affecte l'industrie du
ruban mais Bâle, qui a développé de grandes usines contrairement à Saint-Étienne, supporte plus facilement la situation. Cependant, le traité de libre-échange de 1860 entre la France et le Royaume-Uni ouvre l'important marché britannique au
ruban stéphanois et provoque la ruine de Coventry.
Désormais, le
ruban bon marché l'emporte sur le
ruban de luxe avec la banalisation de la consommation. La confection utilise moins de soie et davantage de coton. La production dispersée dans des ateliers familiaux recule au profit de l'usine. Le protectionnisme favorise la mise en place d'industries nationales aux dépens de Saint-Étienne et de Bâle : ainsi aux États-Unis, la ville de Paterson Lien vers un homonyme? devient un grand centre de production. En Allemagne, la fabrique est dispersée entre Krefeld, Barmen et Elberfeld (ces deux villes formant aujourd'hui Wuppertal).
À la veille de la Première Guerre mondiale, la rubanterie occupait 30 000 personnes et faisait vivre avec les industries annexes plus de 80 000 personnes autour de Saint-Étienne.
Aujourd’hui, une cinquantaine d’entreprises employant 3 000 personnes travaillent dans ce secteur dans la région stéphanoise pour le marché mondial.